Les entreprises en France Édition 2020

Cet ouvrage offre une vue structurelle complète de notre système productif. Les résultats sur l’année 2018 sont analysés dans une vue d’ensemble qui rend compte de la diversité des situations des entreprises, en se basant sur la définition de l’entreprise au sens économique. Ensuite, un premier dossier étudie les disparités territoriales d’accès aux commerces. Le second analyse les fonds propres des très petites entreprises et leur risque de défaillance en 2019.
Enfin, des fiches thématiques et sectorielles présentent les chiffres de référence sur les entreprises.

Insee Références
Paru le :Paru le10/12/2020
Les entreprises en France- Décembre 2020
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Recherche et développement expérimental

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Paru le :10/12/2020

En 2018, la dépense intérieure de (R&D) des sociétés implantées en France (DIRDE) s’établit à 33,9 milliards d’euros. Elle représente 65 % de la (DIRD) globale. La DIRD des administrations (DIRDA) s’élève quant à elle à 17,9 milliards d’euros (figure 1).

Figure 1Exécution de la dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRD) et financement de la dépense nationale de recherche et développement expérimental (DNRD) en France en 2018

en milliards d'euros
Exécution de la dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRD) et financement de la dépense nationale de recherche et développement expérimental (DNRD) en France en 2018 (en milliards d'euros)
DIRD DNRD
Par les administrations* 17,9 21,5
En % du PIB 0,76 0,91
Par les entreprises 33,9 34,8
En % du PIB 1,44 1,47
Ensemble 51,8 56,3
En % du PIB 2,20 2,39
  • * Administrations publiques et privées (État, enseignement supérieur et institutions sans but lucratif).
  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Source : Mesri-Sies.

La DIRDE croît de 1,8 % en volume entre 2017 et 2018 (données semi‑définitives), soit une hausse un peu plus prononcée que celle observée l’année précédente (+ 1,6 %). La DIRDA repart plus fortement à la hausse sur un an (+ 1,3 %), après une relative stabilité (+ 0,5 %), Au total, la DIRD augmente de 1,7 % en 2018.

En France, l’effort de recherche global s’élève à 2,20 % en 2018 (figure 2). Il se situe au‑dessus de celui de la moyenne des 28 pays de l’Union européenne (2,03 %), du Royaume‑Uni (1,73%) et de la plupart des pays d’Europe du Sud, comme l’Italie (1,43 %). Il reste inférieur à celui de l’Allemagne (3,13  %) et de certains pays d’Europe du Nord comme la Suède (3,32 %), le Danemark (3,03 %) et la Finlande (2,76 %).

Figure 2Effort de recherche dans l’Union européenne en 2018

en % du PIB
Effort de recherche dans l’Union européenne en 2018 (en % du PIB)
Effort de recherche
Italie 1,43
Royaume-Uni 1,73
UE28¹ 2,03
France² 2,20
Finlande 2,76
Danemark² 3,03
Allemagne 3,13
Suède¹ 3,32
  • 1. Données estimées.
  • 2. Données semi-définitives.
  • Sources : Mesri-Sies ; OCDE.

Figure 2Effort de recherche dans l’Union européenne en 2018

  • 1. Données estimées.
  • 2. Données semi-définitives.
  • Sources : Mesri-Sies ; OCDE.

La part des branches industrielles dans la DIRDE est presque stable sur un an, passant de 71 % à 70 %. Elles ont engagé 23,7 milliards d’euros de dépenses intérieures de R&D en 2018, dont 45 % sont réalisées par les trois principales branches de recherche industrielles : l’industrie automobile, la construction aéronautique et spatiale, et l’industrie pharmaceutique (figure 3). La DIRDE de l’industrie automobile progresse de 1,8 % en volume sur un an, celle de la construction aéronautique et spatiale de 0,5 %, tandis que le recul de l’industrie pharmaceutique est très marqué (– 3,8 %).

Figure 3Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRDE) pour les principales branches de recherche en 2018

en milliards d'euros
Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRDE) pour les principales branches de recherche en 2018 (en milliards d'euros)
DIRDE
Édition, audiovisuel et diffusion 1,51
Composants, cartes électroniques, ordinateurs, équipements périphériques 1,61
Fabrication d'instruments et d'appareils de mesure, essai et navigation, horlogerie 1,64
Industrie chimique 1,87
Activités informatiques et services d'information 2,59
Industrie pharmaceutique 2,88
Activités spécialisées, scientifiques et techniques 3,09
Construction aéronautique et spatiale 3,45
Industrie automobile 4,40
  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Source : Mesri-Sies.

Figure 3Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRDE) pour les principales branches de recherche en 2018

  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Source : Mesri-Sies.

En 2018, la part des branches des services augmente légèrement au sein de la DIRDE : elles représentent 26 % de la dépense intérieure de R&D des entreprises implantées en France (25 % en 2017). En un an, leurs dépenses intérieures de R&D augmentent de 7,2 % en volume, pour atteindre 8,8 milliards d’euros en 2018. En particulier, les dépenses dans les activités spécialisées, scientifiques et techniques progressent de 7,8 % en un an ; celles consacrées aux activités informatiques et services d’information augmentent de 11,9 %.

En 2018, 189 000 chercheurs et ingénieurs de R&D (y compris doctorants) en équivalent temps plein (ETP) sont employés pour mener des activités de R&D dans des sociétés implantées en France. Les (GE) rassemblent 50 % de cet effectif, l’autre moitié se répartissant équitablement entre les (ETI) et les (PME). Les grandes entreprises engagent 58 % de la DIRDE et reçoivent 70 % des financements publics directs (figure 4).

Figure 4Concentration de la recherche et développement (R&D) en fonction de la catégorie d'entreprises en 2018

en %
Concentration de la recherche et développement (R&D) en fonction de la catégorie d'entreprises en 2018 (en %)
PME Entreprises de taille intermédiaire (ETI) Grandes entreprises Total
Effectif de chercheurs et ingénieurs de R&D (en ETP) 24,5 25,3 50,2 100
DIRDE 17,8 24 58,1 100
Financements publics directs 21,1 8,9 70,0 100
  • ETP : équivalent temps plein.
  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Sources : Insee ; Mesri-Sies.

Figure 4Concentration de la recherche et développement (R&D) en fonction de la catégorie d'entreprises en 2018

  • ETP : équivalent temps plein.
  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Sources : Insee ; Mesri-Sies.

En 2018, les ressources des sociétés implantées en France reçues de l’étranger (entreprises implantées à l’étranger, organismes nationaux étrangers ou organisations internationales) représentent 2,9 milliards d’euros en 2018 (stables sur un an) et financent 8,6 % de leurs travaux internes de R&D (figure 5). La part des fonds en provenance de l’Union européenne (UE) dans ces ressources est de 9,3 % alors qu’ils représentent plus de la moitié des financements étrangers reçus par les administrations situées en France (55,5 %, après 49,7 % en 2017).

Figure 5Flux financiers avec l’étranger en 2018

en milliards d'euros
Flux financiers avec l’étranger en 2018 (en milliards d'euros)
UE Organismes nationaux étrangers et organisations internationales hors l'UE Entreprises implantées à l'étranger Ensemble
Financements de la DIRD en provenance de l'étranger Administrations 0,60 0,33 0,15 1,07
Entreprises 0,27 0,70 1,95 2,93
Ensemble 0,87 1,03 2,10 4,00
DNRD vers l'étranger Administrations 3,08 3,08
Entreprises 5,41 5,41
  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Source : Mesri-Sies.

Figure 5Flux financiers avec l’étranger en 2018

  • Note : données semi-définitives.
  • Champ : France.
  • Source : Mesri-Sies.

En 2018, les filiales de groupes sous contrôle étranger implantées en France ont engagé 7,7 milliards d’euros de dépenses intérieures de R&D, soit 22,7 % de la DIRDE totale.

Un peu plus de la moitié de ces dépenses (51,9 %) sont réalisées par des groupes ayant leur centre de décision dans l’UE et 22,1 % par des filiales de groupes américains (figure 6).

Figure 6Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRDE) et chercheurs des filiales sous contrôle étranger en 2018

Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRDE) et chercheurs des filiales sous contrôle étranger en 2018
DIRDE (en milliards d'euros) Chercheurs et ingénieurs de R&D (en milliers d'ETP)
Union européenne 4,0 22,9
dont : Pays-Bas 0,6 4,2
Allemagne 1,4 6,3
Europe hors UE 1,3 6,0
Reste du monde 2,4 13,2
dont États-Unis 1,7 9,4
Ensemble des filiales sous contrôle étranger 7,7 42,0
Ensemble des entreprises 33,9 188,8
  • ETP : équivalent temps plein.
  • Note : données semi-définitives. Les données sont relatives aux nationalités des centres de décision. Sont entendues ici comme filiales sous contrôle étranger les sociétés dont la tête de groupe (société contrôlant les autres sans être elle-même contrôlée) est une société étrangère.
  • Champ : France.
  • Sources : Insee ; Mesri-Sies.

En 2018, la (DNRDE) des sociétés implantées en France s’élève à 34,8 milliards d’euros, dont 5,4 milliards pour des financements de travaux de R&D réalisés à l’étranger. En 2018, la DNRDE progresse de 4,1 % en volume.

Définitions

Recherche et développement expérimental (R&D) : la R&D a été définie et codifiée par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La recherche et le développement expérimental (R&D) englobent les activités créatives et systématiques entreprises en vue d’accroître la somme des connaissances et de concevoir de nouvelles applications à partir des connaissances disponibles. Elle englobe la recherche fondamentale, la recherche appliquée et le développement expérimental.

Dépense intérieure de recherche et développement expérimental (DIRD)

Elle comprend les moyens financiers (nationaux et étrangers) mobilisés pour l’exécution des travaux de recherche et développement expérimental (R&D) sur le territoire national par le secteur des administrations (DIRDA) et par le secteur des entreprises (DIRDE).

Catégorie d’entreprise

Quatre catégories d’entreprises sont définies dans le décret d’application de la loi de modernisation de l’économie (décret n° 2008 1354) pour les besoins de l’analyse statistique et économique. Pour déterminer la catégorie à laquelle une entreprise appartient, les données suivantes, afférentes au dernier exercice comptable clôturé et calculées sur une base annuelle, sont utilisées : l’effectif, le chiffre d’affaires et le total du bilan. Sont ainsi distinguées :

  • les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
  • parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes, et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;
  • les entreprises de taille intermédiaire (ETI) sont des entreprises qui n’appartiennent pas à la catégorie des PME et qui, d’une part, occupent moins de 5 000 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 1 500 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 000 millions d’euros ;
  • les grandes entreprises (GE) sont des entreprises non classées dans les catégories précédentes.

Dépense nationale de recherche et développement expérimental (DNRD)

Elle correspond à la somme des financements mobilisés par le secteur des entreprises (DNRDE) et par le secteur des administrations (DNRDA) situées sur le territoire national pour des travaux de recherche et développement expérimental (R&D) réalisés en France ou à l’étranger.