Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Novembre 2023 · n° 97

Opération d’intérêt national Écovallée - Près de 64 000 salariés

En 2008, l’État a conféré au projet Écovallée le statut d’opération d’intérêt national (OIN). L’enjeu était de développer dans la plaine du Var un modèle d’aménagement et d’urbanisme alliant économie et écologie. L’Écovallée s’étend sur une superficie de 100 km² et couvre une partie de quinze communes de la plaine du Var. Elle remonte de la zone aéroportuaire à la confluence de la Vésubie (figure 1). Elle se situe dans la zone d’emploi de Nice (encadré 1).

Sauf mention contraire, l’étude concerne uniquement le secteur marchand.

En 2019 dans l'Écovallée, 50 300 salariés travaillent dans le secteur marchand. Ils représentent 36 % des salariés du secteur marchand de la zone d’emploi de Nice et sont répartis dans 4 145 établissements. Les établissements employeurs de l’Écovallée sont plus grands et dépendent plus souvent d’une multinationale que ceux des territoires de comparaison (zone d’emploi de Nice et région Provence-Alpes-Côte d’Azur). Ainsi, 18 % des salariés du secteur marchand de l’OIN travaillent dans un établissement de plus de 250 salariés contre 13 % dans la zone d'emploi de Nice et 14 % dans la région. La moitié des salariés (52 %) travaillent dans un établissement appartenant à une multinationale contre 36 % dans la zone d’emploi et 41 % dans la région. Seul un salarié de multinationale sur quatre (26 %) travaille pour une multinationale étrangère (37 % dans la région).

Le secteur non marchand de l’OIN emploie également 13 200 salariés (encadré 2).

Au sein de l’OIN, plus de neuf salariés du secteur marchand sur dix travaillent dans les communes de Nice (52 %), Saint-Laurent-du-Var (21 %) et Carros (19 %). Trois salariés sur cinq habitent l’une des communes de l'Écovallée : 38 % à Nice et 8 % à Saint-Laurent-du-Var. En dehors de l'Écovallée, Cagnes-sur-Mer est la commune qui concentre le plus de salariés de l’OIN (7 %).

Les parts dans l’emploi salarié des activités des transports et entreposage, des services administratifs et de soutien et de la construction sont bien supérieures à celles des territoires de comparaison (figure 2).

L’OIN concentre également une grande partie de l’emploi de l’industrie pharmaceutique régionale : environ 1 800 salariés, soit 64 % de l’emploi salarié régional du secteur. En particulier, Virbac et Arkopharma font partie des plus grands établissements employeurs de l’OIN.

Inversement, la part des salariés de l’hébergement-restauration et de l’enseignement, santé humaine et action sociale est presque deux fois moindre que dans la région.

À l’intérieur de l’OIN, les différents espaces présentent des orientations sectorielles distinctes. La zone d’activité économique de la Lingostière est dédiée au commerce et à la réparation de véhicules (81 % des salariés) et la zone aéroportuaire de Nice spécialisée dans les transports et entreposage (62 % des salariés). Dans la zone de l’Arénas, les activités scientifiques et techniques et services administratifs et de soutien emploient un tiers des salariés (36 %). Le secteur de l’information-communication est bien implanté dans les zones d’aménagement concerté de Méridia et du Grand Arénas, avec 21 % de salariés (4 % dans l’OIN).

Les employés sont moins nombreux dans l’Écovallée que dans les territoires de comparaison. Ils représentent 34 % de l’emploi salarié du secteur marchand contre 43 % dans la zone d’emploi de Nice et 37 % dans la région. En revanche, les ouvriers sont davantage présents (33 % contre 27 % dans la zone d’emploi et 31 % dans la région). Les cadres sont surreprésentés par rapport à la zone d’emploi (14 % contre 11 %) mais pas par rapport à la région.

Les conditions d’emploi des salariés de l’OIN sont légèrement plus stables que dans les territoires de comparaison. Ainsi, 76 % d’entre eux occupent un emploi à durée indéterminée (75 % dans la zone d’emploi et 73 % dans la région) et 85 % travaillent à temps plein (80 % dans la zone d’emploi et 81 % dans la région).

Le salaire net horaire moyen des salariés de l’Écovallée est un peu plus élevé que dans les territoires de comparaison (15,7 € contre 14,2 € dans la zone d’emploi de Nice et 14,9 € dans la région). Cela est lié à la moindre présence de l’hébergement-restauration dont les rémunérations figurent parmi les plus faibles ainsi qu’à la surreprésentation de certains secteurs d’activité plus rémunérateurs, comme l’industrie pharmaceutique.

Entre 2008 et 2019, le nombre d’emplois salariés dans l’Écovallée est stable, alors qu’il diminue dans la zone d’emploi de Nice (-0,2 % par an) et qu’il progresse dans la région (+0,5 % par an). Sur cette période, la part de l’emploi de l’Écovallée dans la zone d’emploi augmente légèrement (+1 point).

Parmi les secteurs les plus représentés dans l’OIN, les plus fortes hausses de l’emploi salarié concernent l’enseignement (+4,6 % en moyenne par an) et l’action sociale (+7,6 % par an) ainsi que les industries extractives, énergie et eau, gestion des déchets et dépollution (figure 3). Sur cette période, l’emploi salarié connaît également une croissance relativement soutenue dans les transports et entreposage. Inversement, il décroît dans la construction et l’hébergement-restauration.

Aussi, la structure de l’emploi salarié par secteur d’activité évolue légèrement entre 2008 et 2019. Le poids des transports et entreposage progresse (+1,8 point), ainsi que celui de l’enseignement, santé humaine et action sociale (+1,3 point). Ceux de la construction (-1,5 point) et de l’hébergement-restauration (-0,5 point) diminuent.