Insee Flash Provence-Alpes-Côte d'Azur · Novembre 2023 · n° 96

Technopole de Sophia Antipolis - Forte croissance de l’emploi entre 2008 et 2019

Créée en 1960, la technopole de Sophia Antipolis regroupe des activités de pointe orientées notamment vers les technologies de la communication, les sciences et l’ingénierie, l’électronique et l’informatique. Elle héberge également des centres de recherche et de formation. La technopole s’étend sur une superficie de 24 km² dont plus de la moitié d’espaces forestiers. Elle couvre une partie des communes d’Antibes, Biot, Mougins, Valbonne et Vallauris et se situe dans la zone d’emploi de Cannes (figure 1 et encadré 1).

Sauf mention contraire, l’étude concerne uniquement les salariés du secteur marchand.

Fin 2019, environ 35 000 salariés de la technopole travaillent dans le secteur marchand, soit 29 % des salariés de ce même secteur de la zone d’emploi de Cannes. En parallèle, les habitants de Sophia Antipolis représentent seulement 2 % de la population de la zone d’emploi.

Les salariés du secteur marchand de la technopole se répartissent dans 1 900 établissements (13 % des établissements employeurs de la zone d’emploi). Sur Sophia Antipolis, le secteur non marchand emploie également 4 900 salariés, parmi lesquels de nombreux chercheurs (encadré 2).

Un salarié du secteur marchand de Sophia Antipolis sur quatre (26 %) travaille dans un grand établissement, de 250 salariés ou plus, contre moins d’un sur cinq dans les territoires de comparaison (15 % dans la zone d’emploi de Cannes et 14 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur). L’implantation de multinationales, en particulier étrangères, est forte : près de sept salariés du secteur marchand sur dix travaillent pour une multinationale contre moins de la moitié dans la zone d’emploi ou dans la région. Pour 48 % des salariés concernés, il s’agit d’une multinationale étrangère (37 % dans la région).

Au sein de la technopole, sept salariés du secteur marchand sur dix travaillent dans les communes de Valbonne et Biot. Les autres se localisent dans des proportions comparables à Antibes, Mougins et Vallauris. Les déplacements domicile-travail et leur mode constituent un véritable enjeu pour la technopole. En effet, la majorité des salariés (62 %) réside à l’extérieur des communes de Sophia Antipolis, notamment à Nice (12 %), Grasse (6 %) et Cannes (5 %).

Les secteurs de l’information-communication et des activités scientifiques et techniques, des services administratifs et de soutien, regroupent plus de la moitié des salariés de Sophia Antipolis, alors que l’activité est beaucoup plus diversifiée dans les territoires de comparaison (figure 2).

L’information-communication est le secteur le plus employeur de la technopole. Amadeus, premier établissement employeur de la technopole en 2019, fait partie de ce secteur, ainsi qu’Astek, un autre groupe possédant un établissement de plus de 250 salariés à Sophia Antipolis.

Dans le secteur des activités scientifiques, techniques et des services administratifs et de soutien, ce sont plus spécifiquement les activités scientifiques et techniques qui sont surreprésentées à Sophia Antipolis. Ces dernières sont réparties dans une dizaine d’établissements de 100 à 300 salariés. En particulier, 3 % des salariés travaillent dans la recherche et développement, sous-secteur emblématique de la technopole (moins de 1 % dans la zone d’emploi ou dans la région). Ce sous-secteur représente également une part significative de l’emploi dans le secteur non marchand.

Les activités de fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines sont également très implantées dans la technopole, avec par exemple Thales DMS France, deuxième établissement employeur dans le secteur marchand.

Inversement, la construction, le commerce ou l’hébergement-restauration sont moins présents que dans la zone d’emploi de Cannes ou la région.

À Sophia Antipolis, plus de la moitié des salariés (52 %) sont des cadres ou des professions intellectuelles supérieures (22 % dans la zone d’emploi et 14 % dans la région). Cette forte présence s’explique par la spécificité sectorielle de la technopole. En effet, dans l’information-communication ainsi que dans les activités scientifiques et techniques, caractéristiques de la technopole, les salariés sont plus souvent cadres. Plus de trois cadres de la technopole sur quatre travaillent d’ailleurs dans un de ces deux secteurs. Les ouvriers (12 %) et les employés (21 %) sont en revanche sous-représentés.

Les conditions d’emploi sont plus favorables que dans les territoires de comparaison. La part des salariés en contrat à durée indéterminée est plus forte dans la technopole (87 %) que dans la zone d’emploi (75 %) ou la région (72 %), ainsi que celle des salariés à temps complet (90 % contre 84 % dans la zone d’emploi et 81 % dans la région). Les cadres, qui occupent plus souvent que les autres catégories professionnelles des postes en contrat à durée indéterminée (CDI) et à temps complet, sont en effet plus présents dans la technopole que dans les territoires de comparaison.

Les écarts s’expliquent aussi, dans une moindre mesure, par le fait qu’au sein de chaque catégorie socioprofessionnelle, les salariés de Sophia Antipolis sont plus fréquemment en CDI et à temps complet que les salariés des territoires de comparaison.

Le salaire net horaire moyen est également plus élevé : 21,5 € contre 16,4 € dans la zone d’emploi et 14,9 € dans la région. L’écart repose principalement sur la forte proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures, dont les rémunérations sont en moyenne plus élevées que celles des autres catégories socioprofessionnelles. À catégorie socioprofessionnelle donnée, les salaires nets horaires moyens sont proches dans la technopole et les territoires de comparaison. À Sophia Antipolis, les salaires sont plus élevés dans le secteur de la fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques et de machines (29,3 € nets de l’heure), dans les activités scientifiques et techniques (26,2 €) et dans l’information-communication (24,9 €).

Entre 2008 et 2019, le nombre de salariés a augmenté de 28 % dans la technopole, soit une croissance moyenne de 2,3 % par an. C’est bien davantage que dans la région (+0,5 % par an). La hausse de l’emploi de la zone d’emploi de Cannes (+0,6 % par an) est entièrement portée par celle de Sophia Antipolis. La concentration de l’emploi au sein de la technopole en est ainsi renforcée. De 25 % en 2008, la part des salariés du secteur marchand de la zone d’emploi de Cannes travaillant à Sophia Antipolis est passée à 29 % en 2019, soit une augmentation de quatre points.

Tous les secteurs connaissent une évolution de l’emploi plus favorable à Sophia Antipolis que dans la région, à l’exception de la fabrication d’autres produits industriels, qui recule davantage. Parmi les secteurs les plus présents dans la technopole, les plus fortes hausses d’emploi concernent l’information-communication et le secteur des transports et entreposage (figure 3). En raison de son poids dans l’emploi, l’information-communication contribue pour moitié à l’augmentation de l’emploi salarié à Sophia Antipolis. Cette hausse est notamment liée à Amadeus, qui connaît une forte croissance de ses effectifs sur la période. Les activités scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien contribuent pour un quart à la hausse de l’emploi. Ces évolutions renforcent la concentration de l’emploi dans les deux principaux secteurs d’activité de la technopole. Leur part dans l’emploi gagne cinq points entre 2008 et 2019.