Tableaux de synthèse : TES et TEE en 2015 Comptes nationaux annuels - base 2010

Chiffres détaillés
Insee Résultats
Paru le :Paru le15/03/2017
Insee Résultats- Mars 2017

Tableau des entrées-sorties (TES)

Le tableau des entrées-sorties (ou TES) rassemble dans un même cadre comptable, les comptes de biens et de services par produits et les comptes de production et d'exploitation par branches. Les comptes de biens et de services donnent les équilibres entre ressources (production et importations) et emplois (consommation, formation brute de capital fixe, acquisitions moins cessions d'objets de valeur, variation des stocks, exportations) par produits. Les comptes de production et d'exploitation par branches permettent de mesurer la valeur ajoutée brute des branches (c'est-à-dire leur apport productif) et leur excédent brut d'exploitation ainsi que leur revenu mixte brut. L'ensemble de ces informations fournit une image synthétique de l'économie nationale, de l'interdépendance entre les branches qui la constituent et des liens entre l'économie nationale et le reste du monde.

9.100 - Tableau des entrées-sorties, niveau 17 (En milliards d'euros) :

9.200 - Coefficients techniques par branche, niveau 17 (En %)

9.200 – Coefficients techniques par branche, niveau 17 (En %)
(xls, 729 Ko)

9.300 - Tableau des entrées-sorties, niveau 38 (En millions d'euros) :

Tableau des entrées-sorties symétrique (TES symétrique)

Par rapport au TES standard, le TES symétrique apporte un certain nombre de modifications importantes ; les trois principales sont les suivantes :

  • les emplois, intermédiaires ou finals, sont valorisés au prix de base et non au prix d'acquisition, de façon à ce que tout l'équilibre ressources-emplois d'un produit (une ligne des tableaux) soit au même mode de valorisation. Le montant des emplois qui ressort du TES symétrique est donc très différent de celui du TES standard ;
  • une distinction est effectuée pour chaque emploi (intermédiaire ou final) entre la partie du produit concerné qui provient d'une production domestique et son complément qui a été importé ;
  • une matrice de production, détaillant pour chaque branche la production par produit, remplace la colonne de production du TES standard.

9.400 - Tableau des entrées-sorties symétrique, niveau 38 (En millions d'euros) :

Tableau économique d'ensemble (TEE)

Le tableau économique d'ensemble (ou TEE), synthétise l'ensemble des opérations relatives aux secteurs institutionnels (entreprises, administrations, ménages, etc.) et permet de décrire séquentiellement la production, la valeur ajoutée, l'excédent d'exploitation et le revenu mixte, le revenu disponible, l'épargne, la capacité ou le besoin de financement et la formation du patrimoine.

Avertissement : cette mise à jour concerne la mise à disposition des TEE complets (y compris comptes de patrimoine) pour les années 2013, 2014 et 2015.

9.500 - Tableau économique d'ensemble : comptes courants, comptes d'accumulation et de patrimoine (En milliards d'euros) :

Pour comprendre

Le tableau des entrées-sorties (TES)

Le TES décrit les opérations portant sur les biens et les services, par produit et par branche. Les produits figurent en ligne, les branches en colonne.

Lu en ligne, le TES décrit l'équilibre entre les ressources et les emplois relatifs à chaque produit. La production est valorisée au prix de base, c'est-à-dire hors impôts moins subventions sur les produits. Les emplois sont valorisés au prix d'acquisition (TVA non déductible comprise). Pour que la somme des emplois d'un produit donné soit égale à la somme des ressources, il faut donc ajouter, à la production au prix de base et aux importations CAF, les impôts moins les subventions sur les produits, les marges de commerce et les marges de transport. Une ligne « correction territoriale » permet de tenir compte des achats en France de personnes non résidentes et des achats faits à l'étranger par des résidents français. De plus, une ligne et une colonne de correction CAF/FAB permettent de passer à une valorisation FAB des biens importés.

En ligne, le TES est divisé en six cadres principaux.

Tableau 1 - Composition du tableau des entrées - sorties (TES)

Un premier cadre décrit les ressources en produits, en fonction de leur origine, production intérieure ou importations. Dans ce cadre figurent également les marges de commerce et de transport, les impôts et les subventions sur les produits et la correction CAF/FAB.

Un second cadre détaille, par produit, les consommations intermédiaires des différentes branches.

Un troisième cadre décrit les autres emplois de la production, c'est-à-dire les emplois finals : dépense de consommation finale et formation brute de capital fixe par secteur institutionnel, acquisitions moins cessions d'objets de valeur, variation des stocks, exportations.

Le TES privilégie la notion de « dépense de consommation finale », détaillée selon les trois secteurs concernés : ménages, administrations et ISBLSM. En outre, il donne le partage de la dépense de consommation des administrations publiques entre « dépense collective » et « dépense individuelle », ce qui permet de reconstituer la consommation finale effective.

La formation brute de capital regroupe la formation brute de capital fixe, la variation des stocks et les acquisitions moins cessions d'objets de valeur.

Un quatrième cadre vient s'inscrire sous le tableau des entrées intermédiaires. On y trouve, pour chaque branche d'activité, les éléments du compte de production : la production, la somme des consommations intermédiaires et le solde correspondant, c'est-à-dire la valeur ajoutée brute au prix de base.

Un cinquième cadre donne le passage entre la production des branches et la production par produits.

Enfin, un sixième cadre présente les éléments du compte d'exploitation par branche. En déduisant de la valeur ajoutée brute, la rémunération des salariés et les autres impôts sur la production, et en lui ajoutant les subventions d'exploitation, on fait apparaître l'excédent brut d'exploitation et le revenu mixte brut de chaque branche.

Le TES a pour complément un tableau de coefficients techniques de production qui décrit les interdépendances entre les branches. Le coefficient technique est le rapport entre la valeur de la consommation intermédiaire d'un produit donné par une branche donnée et la valeur de la production totale de cette branche.

Le tableau des entrées-sorties symétrique

Les tableaux du TES symétrique reprennent les 3 cadres décrivant les équilibres par produit : le cadre des ressources, celui des consommations intermédiaires et celui des emplois finals du TES standard (présenté dans la notice Tableau des entrées-sorties). Comme dans le TES standard, les tableaux du TES symétrique détaillent pour chaque produit :

  • en ressources, la production et les importations ;
  • les consommations intermédiaires de chaque branche ;
  • en emplois, la dépense de consommation finale des ménages, celle des administrations publiques et celle des institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM), la formation brute de capital fixe, les variations de stocks, les acquisitions nettes de cessions d'objets de valeur et les exportations.

Par rapport au TES standard, le TES symétrique apporte cependant un certain nombre de modifications importantes destinées à favoriser les études économiques (contenus en importations, impact de mesures de politique économique, etc.) ou environnementales (émissions de gaz à effet de serre par branche par exemple). Les trois principales sont les suivantes :

  • les emplois, intermédiaires ou finals, sont valorisés au prix de base et non au prix d'acquisition, de façon à ce que tout l'équilibre ressources-emplois d'un produit (une ligne des tableaux) soit au même mode de valorisation. L'objectif est de permettre de bien comparer les montants des différentes ressources avec ceux des différents emplois. Pour cela, les impôts et subventions sur les produits ainsi que les marges commerciales ou de transport doivent être retraités. Le montant des emplois qui ressort du TES symétrique est donc très différent de celui du TES standard ;
  • une distinction est effectuée pour chaque emploi (intermédiaire ou final) entre la partie du produit concerné qui provient d'une production domestique et son complément qui a été importé ;
  • une matrice de production, détaillant pour chaque branche la production par produit, remplace la colonne de production du TES standard. Les branches du TES français étant très proches de la notion de branche homogène (mono-produit), cette matrice est presque diagonale ; font exception la branche agricole (le vin produit par cette branche est un produit agro-alimentaire), et les branches non-marchandes en raisons des ventes résiduelles des administrations publiques.

Le TES symétrique se compose ainsi des deux tableaux suivants :

Tableau 1 - tableau des entrées - sorties de production domestique au prix de base

Tableau 1 - tableau des entrées - sorties de production domestique au prix de base
Production domestique (par produit, au prix de base) Consommations intermédiaires (par produit, au prix de base) provenant d'une production domestique Consommations finales (par produit, au prix de base) provenant d'une production domestique

Tableau 2 - tableau des entrées - sorties des importations au prix de base

Tableau 2 - tableau des entrées - sorties des importations au prix de base
Importations (par produit, au prix de base) Consommations intermédiaires (par produit, au prix de base) provenant d'une importation Consommations finales (par produit, au prix de base) provenant d'une importation

Le tableau économique d'ensemble (TEE)

Le TEE donne une vision synthétique du fonctionnement d'une économie à travers trois séries de comptes : les comptes courants, les comptes d'accumulation et les comptes de patrimoine. Il rassemble les comptes de tous les secteurs institutionnels, ceux de l'économie nationale (obtenus par agrégation des comptes des secteurs résidents) et ceux du Reste du monde.

Les lignes du TEE

Les montants relatifs aux différentes opérations comptables apparaissent en ligne.

Les comptes courants - comptes de production, d'exploitation, d'affectation des revenus primaires, de distribution secondaire du revenu, de redistribution du revenu en nature et les comptes d'utilisation du revenu - sont des comptes de flux. Ils permettent de déterminer l'épargne, première étape de l'accumulation.

L'épargne fait le lien entre les comptes courants et les comptes d'accumulation, lesquels sont également des comptes de flux.

Le compte de capital enregistre les acquisitions, diminuées des cessions, d'actifs non financiers, ainsi que des transferts en capital versés et reçus (aides à l'investissement, impôts en capital, etc.). Il permet de déterminer dans quelle mesure les acquisitions et les cessions d'actifs non financiers ont été financés par l'épargne et les transferts en capital. Il fait apparaître une capacité - ou un besoin de financement (B9NF).

Le compte financier décrit, par type d'instrument financier, les variations d'actifs et de passifs financiers des secteurs institutionnels résidents et du Reste du monde. Le solde de ce compte (solde des créances et dettes - B9F) correspond en théorie, à la capacité - ou au besoin - de financement du compte de capital. Le poste B0 est un ajustement statistique entre ces deux soldes nécessité par le fait que ces deux types de comptes sont établis à partir de sources différentes qu'il n'est pas aisé de rendre complètement cohérentes.

Le compte des autres changements de volume et le compte de réévaluation décrivent les variations des actifs et des passifs qui ne sont pas liés à l'épargne et à des transferts volontaires de richesse, lesquels sont enregistrés dans le compte de capital et le compte financier. Le premier enregistre les créations et destructions d'actifs et de passifs qui ne sont pas des flux courants (catastrophes naturelles, par exemple), le second enregistre les changements de valeur dus aux seules variations de prix (gains ou perte de détention).

Le compte de patrimoine est un compte de stocks qui enregistre, en fin de période, les encours d'actifs et de passifs détenus par les unités économiques, ainsi que leur valeur nette en début et en fin d'exercice (différence entre l'actif et le passif). Le compte de clôture d'un exercice étant le même que le compte d'ouverture de l'exercice suivant, ils restituent une cohérence temporelle entre les différents exercices : compte de clôture de l'exercice n-1 + comptes d'accumulation de l'exercice n = compte de clôture de l'exercice n.

Ces différents comptes étant élaborés à partir de sources différentes, un ajustement statistique est nécessaire et intégré au compte des autres changements de volume.

Les colonnes du TEE

Les emplois des comptes courants, les variations d'actifs des comptes d'accumulation, les actifs des comptes de patrimoine sont inscrits dans la partie gauche du TEE ; symétriquement, les ressources, les variations de passifs et les passifs figurent à droite.

Chaque partie du TEE comporte :

  • une colonne pour chacun des secteurs institutionnels S11, S12, S13, S14 et S15,
  • une colonne « Impôts moins subventions sur les produits » qui reprend les montants des opérations concernant l'économie nationale qui ne peuvent pas être attribués à un secteur particulier,
  • une colonne « Économie Nationale » (S1) qui est la somme des précédentes,
  • une colonne « Reste du monde » (S2),
  • une colonne « Biens et services »,
  • et une colonne « Total » qui est la somme de l'Économie nationale, du Reste du monde et des Biens et services.

La colonne « Biens et services »

Toute ressource ayant une contrepartie en emploi, les totaux d'emplois et de ressources doivent être égaux en ligne. Il en va de même pour les totaux de variations d'actifs et de passifs des comptes d'accumulation. Par exemple, la somme des rémunérations versées par les secteurs institutionnels et le reste du monde, et figurant en emplois du compte d'exploitation, est égale à la somme des rémunérations reçues par les ménages et le reste du monde inscrites en ressources du même compte et figurant sur la même ligne.

En revanche, la création de nouvelles ressources - production ou importations - trouve sa contrepartie dans des opérations distinctes - consommation intermédiaire, consommation finale, formation de capital et exportations - qui sont, par conséquent, inscrites sur des lignes différentes, voire dans d'autres comptes. L'équilibrage des opérations en ligne nécessite l'adjonction d'une colonne supplémentaire, intitulée « biens et services » dans laquelle on reporte la contrepartie des opérations sur biens et services. Cette colonne, lue verticalement, retrace l'équilibre entre les ressources (à gauche) et les emplois (à droite) des opérations sur biens et services.

Les impôts moins subventions sur les produits sont une opération sur biens et services, ils sont donc repris dans cette colonne. Par ailleurs, ils sont nécessaires pour rétablir l'équilibre entre les ressources enregistrées au prix de base et les emplois enregistrés au prix d'acquisition.

La colonne « Impôts moins subventions sur les produits »

La colonne « Impôts moins subventions sur les produits » du TEE permet d'enregistrer les impôts et les subventions sur les produits reçus (négativement pour les subventions) par les administrations publiques et payés indistinctement par l'ensemble des secteurs résidents.

La colonne « Économie Nationale »

Cette colonne permet de lire les agrégats (qui sont les soldes de chacun des comptes) relatifs à l'Économie Nationale. Tous les soldes sont calculés bruts (avant déduction de la consommation de capital fixe) et nets (après déduction de la consommation de capital fixe).

Le produit intérieur est la somme de la valeur ajoutée (B1), solde du compte de production, augmentée des impôts moins subventions sur les produits (D21-D31) pour obtenir une valorisation au prix d'acquisition. Il représente la valeur créée par l'Économie Nationale pendant la durée de l'exercice.

L'excédent d'exploitation (B2) est la part de la valeur ajoutée qui rémunère le capital. C'est le solde du compte d'exploitation.

Le secteur des ménages (S14) se compose des entrepreneurs individuels (S14A) et des ménages hors de leur activité d'entreprise individuelle (S14B).

Le solde du compte d'exploitation du S14A est le revenu mixte (B3) ainsi dénommé parce qu'il n'est pas possible de différencier la part qui rémunère le capital de l'entreprise de celle qui rémunère le travail de l'entrepreneur.

Le solde du compte d'exploitation du S14B est également un revenu mixte sauf pour ce qui concerne la production de service de logement (qu'elle soit imputée ou effective). En effet, celui-ci ne rémunère que le capital investi : le logement.

Le revenu national (B5) représente le solde de l'ensemble des revenus primaires (revenus issus de l'activité de production et de la propriété) reçus par les secteurs résidents. C'est le solde du compte d'affectation des revenus primaires. Il est égal au produit intérieur diminué des revenus primaires versés par les secteurs résidents au reste du monde, augmenté des revenus primaires reçus du reste du monde.

Le revenu national disponible (B6) est le solde du compte de distribution secondaire du revenu. C'est le revenu disponible après les opérations de redistribution du revenu : impôts sur le revenu et le patrimoine (D5), cotisations sociales nettes (D61), prestations sociales autres que transferts sociaux en nature (D62) et autres transferts courants (D7).

Le revenu disponible ajusté (B7) est le solde du compte de redistribution du revenu en nature. Ce compte est représenté en italique au sein du compte d'utilisation du revenu. Il n'a de sens que pour les administrations publiques (S13) et les institutions sans but lucratif au service des ménages (S15) qui versent les transferts sociaux en nature de produits non marchands (D631) et des transferts sociaux en nature de produits marchands (D632), et pour les ménages (hors entrepreneurs individuels) qui les reçoivent.

L'épargne (B8) est le solde du compte d'utilisation du revenu. C'est la part du revenu disponible qui n'est pas affectée à la dépense de consommation finale (P3). Elle est aussi égale à la part du revenu disponible ajusté qui n'est pas affectée à la consommation finale effective (P4).

La capacité - ou le besoin - de financement de la Nation (B9NF) est le solde du compte de capital. Compte tenu des transferts en capital, c'est la partie de l'épargne qui ne finance pas l'acquisition d'actifs non financiers. De ce point de vue, il s'agit de l'épargne financière.

Ce solde représente également l'ensemble des ressources que l'économie nationale met à la disposition du reste du monde (si le montant est positif) ou qu'elle reçoit du reste du monde (si le montant est négatif).

Le patrimoine national (B90) est le solde du compte de patrimoine. Il représente la richesse détenue par la Nation. Il se calcule comme la somme des actifs financiers et non financiers diminuée des passifs financiers. Pour chacun des secteurs institutionnels, ce solde est la valeur nette.

La colonne « Reste du monde »

Cette colonne retrace le compte des relations avec le reste du monde. Le reste du monde n'est pas un secteur institutionnel comme les autres : ses comptes ne sont pas découpés selon la séquence des comptes des secteurs résidents. Seuls trois soldes sont significatifs : le solde des échanges extérieurs de biens et services, le solde des opérations courantes avec l'extérieur et la capacité - ou besoin - de financement. Ils sont établis du point de vue du reste du monde.

Le solde des échanges extérieurs de biens et de services (B11) retrace l'équilibre entre les exportations et les importations.

Le solde des opérations courantes avec l'extérieur (B12) est égal au solde des échanges extérieurs de biens et de services augmenté du solde de l'ensemble des opérations de répartition.

La capacité - ou besoin - de financement (B9NF) du reste du monde est l'opposé de la capacité - ou besoin - de financement de la Nation.